Hola! Nous sommes toujours vivants et notre retour (en France) est prévu pour le 28 juillet… nous avons donc profité de la semaine de vacances de mai pour aller faire un petit tour au « centre » du Pérou, région que nous n’avions pas encore visitée.
Pour bien commencer le voyage, une journée de bus. Les filles appellent ça bus cama (bus couchettes), même si cette fois-ci, les couchettes étaient toutes relatives et, surtout, les tablettes individuelles absentes. Heureusement, l’hôtesse a eu la bonne idée de diffuser des films pour enfants pendant presque tout le trajet.
Arrivés à Huancayo, nous allons rapidement dormir car demain, on se lève à 5H00 pour aller prendre le fameux Tren Macho, qui serait le deuxième trajet en train le plus haut du monde! On l’appelle ainsi parce que, dit-on, il part quand il veut et arrive quand il peut…
Le trajet est époustouflant. En wagon buffet on peut même profiter d’un (assez bon) repas. Le tout pour un prix dérisoire, les six heures de trajets nécessaires à couvrir les 128km qui nous amènent à Huancavelica nous sont facturées à… 13 soles par personne, soit un bon 3€!
Arrivés à Huancavelica, on cherche un petit hotel. Il fait froid: on avait oublié cette drôle de sensation! On ressort les vestes et les lits de l’hôtel comptent 4 ou 5 couvertures, on frôle les 0° et, comme d’habitude, pas de chauffage.
A Huancavelica, on loue les services d’un guide-chauffeur privé qui va nous emmener visiter les environs. Tout d’abord, un bosque de piedras (forêt de pierres) où l’on découvrira, en utilisant pas mal d’imagination, quelques formes ou figures. Ensuite, direction la mine désaffectée de Santa Bárbara où se récupérait du mercure, nécessaire à la séparation de l’or et de l’argent… mais extrêmement toxique. Les émanations de gaz ont fait de très nombreuses victimes ici, si bien que la mine initialement creusée dans la montagne a fini par être à ciel ouvert. A l’arrêt depuis les années 1980.
Le lendemain, route vers Rumicacha afin de prendre un bus vers Ayacucho. Sur le trajet, nombreuses lagunes, montagnes colorées (blanches et rouges notamment), lamas, alpagas, vigognes et viscachas, un mélange de lapin et d’écureuil. On frôle les 5000m d’altitude à nouveau mais le spectacle est somptueux.
Arrivés à Rumicacha avec notre taxi privatisé, nous nous demandons comment nous allons bien pouvoir rejoindre Ayacucho, située à 3 heures de route environ. On nous avait dit qu’il y passait des bus et des combis régulièrement… mais le temps passe. Un premier combi nous annonce n’avoir que deux places disponibles. Un bus en sens inverse nous annonce qu’un autre, jaune, passera sous peu. Et puis arrive un combi quasi vide. Réjouis et rassurés, nous montons dedans. Quatre moutons, pattes attachées, sont montés sur le toit. Leurs déjections arriveront plus tard par la fenêtre, imaginez la scène avec la vitesse… les arrêts sont nombreux et parfois longs. Pour couronner le tout: un pneu éclate. Heureusement, sur une portion pas trop sinueuse ou dangereuse. En dix minutes, c’est réparé et on repart, sans même être descendus. Le fameux bus jaune nous dépasse, à mi-chemin: y avait-il de la place? On arrive à Ayacucho à la nuit tombante. Nous sommes étonnés par la température agréable. On cherche rapidement un petit hôtel pour passer les deux prochaines nuits et un petit resto pour nous remettre de nos émotions :-)
Ayacucho est peu visitée par les touristes. C’est une ville pauvre où est né le Sentier Lumineux (1980 – 2000) avec son bilan humain désastreux (10.000 morts, 3.000 disparus, 50.000 orphelins et 170.000 déplacés). Mais c’est aussi à quelques kilomètres d’ici, à Quinua, qu’a eu lieu en 1824 une bataille décisive pour l’indépendance du Pérou. C’est, enfin, la ville aux 33 églises!
Pour terminer, dimanche de Pentecôte et ultime jour des vacances: nous prenons à nouveau un bus cama AVEC des tablettes individuelles, mais malheureusement pas d’écouteurs. Qu’à cela ne tienne, les filles sont contentes et les parents aussi du coup. La route, pour ceux qui regardent par la fenêtre, est somptueuse. On repasse du vert à la pierre en redescendant au niveau de la côte. Passage éclair par Pisco, ville originaire de l’alcool homonyme avec lequel on prépare le délicieux pisco sour (pisco, citron vert, sirop de sucre, glaçons et un blanc d’œuf, le tout au liquador (mixeur) pour 30-45 secondes: un régal, bien mousseux mais un peu traître).
Il nous reste moins de 70 jours de mission et tellement de choses à faire. Nous venons d’apprendre que nos successeurs ont été désignés et qu’ils arriveront bientôt au Pérou… avec leurs quatre filles!!!
Hasta pronto!