Huancayo – Huancavelica – Ayacucho

Hola! Nous sommes toujours vivants et notre retour (en France) est prévu pour le 28 juillet… nous avons donc profité de la semaine de vacances de mai pour aller faire un petit tour au « centre » du Pérou, région que nous n’avions pas encore visitée.

Pour bien commencer le voyage, une journée de bus. Les filles appellent ça bus cama (bus couchettes), même si cette fois-ci, les couchettes étaient toutes relatives et, surtout, les tablettes individuelles absentes. Heureusement, l’hôtesse a eu la bonne idée de diffuser des films pour enfants pendant presque tout le trajet.

Arrivés à Huancayo, nous allons rapidement dormir car demain, on se lève à 5H00 pour aller prendre le fameux Tren Macho, qui serait le deuxième trajet en train le plus haut du monde! On l’appelle ainsi parce que, dit-on, il part quand il veut et arrive quand il peut…

Le trajet est époustouflant. En wagon buffet on peut même profiter d’un (assez bon) repas. Le tout pour un prix dérisoire, les six heures de trajets nécessaires à couvrir les 128km qui nous amènent à Huancavelica nous sont facturées à… 13 soles par personne, soit un bon 3€!

Arrivés à Huancavelica, on cherche un petit hotel. Il fait froid: on avait oublié cette drôle de sensation! On ressort les vestes et les lits de l’hôtel comptent 4 ou 5 couvertures, on frôle les 0° et, comme d’habitude, pas de chauffage.

A Huancavelica, on loue les services d’un guide-chauffeur privé qui va nous emmener visiter les environs. Tout d’abord, un bosque de piedras (forêt de pierres) où l’on découvrira, en utilisant pas mal d’imagination, quelques formes ou figures. Ensuite, direction la mine désaffectée de Santa Bárbara où se récupérait du mercure, nécessaire à la séparation de l’or et de l’argent… mais extrêmement toxique. Les émanations de gaz ont fait de très nombreuses victimes ici, si bien que la mine initialement creusée dans la montagne a fini par être à ciel ouvert. A l’arrêt depuis les années 1980.

Le lendemain, route vers Rumicacha afin de prendre un bus vers Ayacucho. Sur le trajet, nombreuses lagunes, montagnes colorées (blanches et rouges notamment), lamas, alpagas, vigognes et viscachas, un mélange de lapin et d’écureuil. On frôle les 5000m d’altitude à nouveau mais le spectacle est somptueux.

Arrivés à Rumicacha avec notre taxi privatisé, nous nous demandons comment nous allons bien pouvoir rejoindre Ayacucho, située à 3 heures de route environ. On nous avait dit qu’il y passait des bus et des combis régulièrement… mais le temps passe. Un premier combi nous annonce n’avoir que deux places disponibles. Un bus en sens inverse nous annonce qu’un autre, jaune, passera sous peu. Et puis arrive un combi quasi vide. Réjouis et rassurés, nous montons dedans. Quatre moutons, pattes attachées, sont montés sur le toit. Leurs déjections arriveront plus tard par la fenêtre, imaginez la scène avec la vitesse… les arrêts sont nombreux et parfois longs. Pour couronner le tout: un pneu éclate. Heureusement, sur une portion pas trop sinueuse ou dangereuse. En dix minutes, c’est réparé et on repart, sans même être descendus. Le fameux bus jaune nous dépasse, à mi-chemin: y avait-il de la place? On arrive à Ayacucho à la nuit tombante. Nous sommes étonnés par la température agréable. On cherche rapidement un petit hôtel pour passer les deux prochaines nuits et un petit resto pour nous remettre de nos émotions :-)

Ayacucho est peu visitée par les touristes. C’est une ville pauvre où est né le Sentier Lumineux (1980 – 2000) avec son bilan humain désastreux (10.000 morts, 3.000 disparus, 50.000 orphelins et 170.000 déplacés). Mais c’est aussi à quelques kilomètres d’ici, à Quinua, qu’a eu lieu en 1824 une bataille décisive pour l’indépendance du Pérou. C’est, enfin, la ville aux 33 églises!

Pour terminer, dimanche de Pentecôte et ultime jour des vacances: nous prenons à nouveau un bus cama AVEC des tablettes individuelles, mais malheureusement pas d’écouteurs. Qu’à cela ne tienne, les filles sont contentes et les parents aussi du coup. La route, pour ceux qui regardent par la fenêtre, est somptueuse. On repasse du vert à la pierre en redescendant au niveau de la côte. Passage éclair par Pisco, ville originaire de l’alcool homonyme avec lequel on prépare le délicieux pisco sour (pisco, citron vert, sirop de sucre, glaçons et un blanc d’œuf, le tout au liquador (mixeur) pour 30-45 secondes: un régal, bien mousseux mais un peu traître).

Il nous reste moins de 70 jours de mission et tellement de choses à faire. Nous venons d’apprendre que nos successeurs ont été désignés et qu’ils arriveront bientôt au Pérou… avec leurs quatre filles!!!

Hasta pronto!

Voyage dans le Nord (3/3)

C’est un « long peu » mais voici la fin de nos aventure dans la belle région du nord péruvien.

Petit résumé de l’épisode précédent : ayant quelques doutes sur l’honnêteté de notre hôte, nous avons modifié nos plans et décidé de quitter le village de Cuispes un jour plus tôt que prévu pour rejoindre Moyobamba. Pour cela nous devons prendre un combi à Pedro Ruiz, ville-carrefour qui nous réserve une averse, un déluge plutôt, de quelques minutes alors que nous attendons notre bus. Nous n’avons jamais vu une telle quantité d’eau en si peu de temps, impressionnant.

Après 4 heures de route nous débarquons donc au terminal des bus de Moyobamba où nous plongeons dans une atmosphère totalement différente de ce que nous avons pu voir du Pérou jusqu’à présent et donc des villes de la Costa ou de la Sierra ; la température plus que douce, la propreté ambiante, la douceur de vivre et pas une seule voiture (la circulation ne se fait que par les motos-taxis dans la ville) ; pas de doute nous sommes aux portes de la Selva (la jungle amazonienne).
Nous avons grandement apprécié la gentille attention de Seizo, propriétaire de l’hôtel, de venir nous récupérer directement à la gare routière.
En arrivant nous constatons que l’hôtel est situé au bout des sources thermales « Baños Termales de San Mateo ».
Après la nuit précédente qui avait été plutôt inconfortable nous avons eu le luxe de découvrir nos immenses chambres pour les 2 prochaines nuits au milieu d’un luxuriant jardin exotique où orchidées et colibris se disputent la place aux poissons des 3 étangs de pêche.

Jour 9: après un merveilleux et pantagruélique petit déjeuner nous partons à la découverte de Moyobamba surnommée « La ville des orchidées » (une statue d’orchidée géante accueille d’ailleurs les visiteurs à l’entrée de la ville). Ce fut assez rapide car cette petite cité ne présente pas grand intérêt la ville ayant comme beaucoup été détruite à plusieurs reprises par de forts tremblements de terre. Nous avons néanmoins pu admirer les environs de la ville, la rivière Mayo et les rizières alentours depuis un belvédère aménagé.

Un délicieux déjeuner de spécialités amazoniennes plus tard nous partons à la découverte du Waqanki Orchid Center, une ferme horticole spécialisée dans la culture de l’orchidée et qui abrite également une multitude d’espèces de colibris que nous avons eu la chance d’approcher et voir de très près.

Jour 10: départ avant l’aube pour la réserve écologique de Tingana. Après un trajet en voiture puis en barque à moteur un typique et délicieux petit-déjeuner nous attendait à la réserve. Nous partons ensuite pour un belle ballade en pirogue et pagaie pour s’enfoncer dans cet écosystème préservé. Nous avions essayé de choisir une réserve pas trop touristique pour cette première approche de la faune et flore amazonienne et nous n’avons pas été déçus. Dans cette mangrove au milieu des palétuviers nous apercevons des singes, des martins pêcheurs, des loutres, des colibris, un toucan, des perroquets et des arbres aussi étranges qu’envoûtants ainsi qu’une affreuse et gigantesque araignée. Notre guide, Juan, est un spectacle à lui tout seul. Pieds nus (il est déséquilibré quand il porte des chaussures), il repère et imite les animaux avant et mieux que tout le mode.
Nous avons eu la chance d’être dans la première pirogue à l’aller ce qui nous a permis de voir les animaux avant qu’ils ne s’enfuient puis dans la dernière au retour où nous avons également pu apercevoir les animaux une fois le silence revenu.
Nos filles ont bien sagement suivi les instructions de silence ce qui a été beaucoup beaucoup plus difficile pour les péruviens des autres pirogues.
Certains se sont essayé au balancement de lianes au dessus de la rivière.
Nous terminons la journée dans les délicieux bains thermaux brûlants de Moyobamba.
Nous avons eu la chance de profiter de la succulente cuisine de Seizo et de son épouse; ce couple nippo-peruano-vénézuélien mélange les influences dans sa cuisine ce qui donne un résultat surprenant et délicieux .

Jour 10: nous filons en combi vers Tarapoto, ultime étape de notre voyage.
Sous une chaleur étouffante (pour certains mais bienvenue pour d’autres, suivez mon regard!), nous consacrons tranquillement (notre courage étant inversement proportionnel aux degrés du thermomètre!) notre après-midi à la visite de cette ville animée. A nouveau il n’y a pas grand chose à voir dans cette métropole perdue au pied des derniers contreforts andins et qui s’étend dans des collines vertes et boisées.
Si la chaleur est déjà bien tropicale, la végétation dense, Tarapoto n’est pas encore l’Amazonie mais un bel avant-goût

Jour 11: notre matinée sera dédiée à la visite de l’usine de chocolats Orquidea, un bon chocolat eco-bio péruvien, fait à la main. Nous repartons avec une bonne provision de plaques de chocolat de toutes sortes.
Un rapide déjeuner et puis il est déjà l’heure de gagner l’aéroport pour rejoindre Lima.

Nous avons fait le plein de chaleur avant de rejoindre la grisaille et le froid liménien.

Le lendemain de notre retour nous avons visité le centre historique de Lima avec Axel.
Son séjour en terre péruvienne s’est achevé par quelques achats de souvenirs pour lui et une dégustation de cuy (cochon d’Inde/cobaye) avec Ambroise dans un restaurant spécialisé et réputé du centre ville.

 

Voyage dans le Nord (2/3)

(retrouvez la première partie de notre voyage)

Jour 5: On se réveille à Trujillo à 5h30 du matin. Au terminal terrestre, ni une ni deux, on saute dans le bus d’à côté pour rejoindre Chiclayo trois heures plus tard. Chiclayo n’a que peu d’intérêt: c’est une ville active, bruyante et pas très propre. Cependant à l’écart de la ville, à Lambayeque, se trouve le magnifique musée de Tumbes Reales qui témoigne de la grandeur du Seigneur de Sipán et de la culture Moche. La culture moche (parfois appelée mochica) est une des nombreuses cultures précolombiennes qui s’est étendue tout au long de la côte nord péruvienne, à peu près entre l’an 100 et l’an 700 après J.-C. Le musée dans lequel on a reconstitué la superbe tombe du Seigneur de Sipán qui a été enterré avec femmes, enfants, gardiens, animaux et différents objets. L’emplacement de sa tombe se trouve à quelques kilomètres de ce musée à l’architecture moderne et à la réalisation soignée où les filles ont été fort intéressées par les expositions des splendides bijoux et objets, intriguées et parfois effrayées par les mises en scènes de la tombe et des différents squelettes retrouvés. On termine la journée par notre troisième et dernière nuit de bus en direction de Chachapoyas, cette fois en realmente cama 180° (fauteuils réellement inclinables à 180°, c’est presque vrai…). La route sinueuse nous empêchera de bien dormir jusqu’à ce qu’une chute de pierres en amont ne nous bloque la route pendant près de 4 heures… les meilleures que nous ayons passées en bus de nuit.

Jour 6: arrivée en fin de matinée à Chachaypoyas, nous sautons dans un taxi pour aller à Huancas voir le Cañon del Sonche (2620 mètres au dessus du niveau de la mer et près de 1000 mètres de profondeur). Impressionnant. Nous prenons ensuite un combi pour rejoindre Kuélap et l’hospedaje (auberge) de Teodula, au pied de la forteresse de Kuélap! Une route vertigineuse de 1h30 que nous redescendrons en 15 minutes grâce au tout nouveau téléphérique installé ici (attendu depuis 10 ans et inauguré en mars de cette année).

Jour 7: visite guidée et privée de la forteresse de Kuélap, haut lieux de la culture Chachapoyas. Fanny, la fille de Teodula nous sert de guide et nous explique que c’étaient probablement les meilleurs Chachapoyas (artisans, guerriers,…) dans tous les domaines, qui venaient y vivre. Ils construisaient des maisons rondes et les quelques ruines de maison rectangulaires témoignent de l’arrivée, sur le tard, des Incas. Les Chachapoyas (aussi appelés guerriers des nuages parce qu’il fallait les traverser pour rejoindre la forteresse) s’étaient alliés avec les espagnols pour essayer de contrer les Incas… avant que ceux-ci ne finissent par chasser tout le monde. A 3000 mètres cette forteresse ovale (ou plus certainement une citée fortifiée) construite entre 500 et 1493 fait 700 mètres de long est entourée d’imposants remparts quasi imprenables d’une vingtaine de mètres de hauteur. A l’interieur les vestiges de plus de 400 habitations qui étaient couvertes d’un toit de chaume sont repartis sur 2 niveaux.

A la sortie du site, une maison ronde typique des Chachapoyas a été reconstituée. Malheureusement fermée aujourd’hui. Ella a dû être déplacée de l’intérieur de la forteresse où elle se trouvait puisque le site de Kuélap est candidat à un classement sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO qui interdit les éléments reconstitués.

Les repas de Teodula sont délicieux, comme souvent chez l’habitant et l’accueil chaleureux. Les filles suivent Fanny pour nourrir les animaux et aller récolter quelques légumes aux champs pour le repas. Le soir Teodula a préparé une fogata, un feu de camp. Quelques voisins sont venus s’installer au tour du feu de bois et nous avons discuté et chanté. Les nuits sont bien fraîches à cette altitude mais aucune pollution ni sonore ni visuelle n’est venue troubler nos nuits. Nous n’avons entendu que le seul bruits des sabots des quelques chevaux qui descendent le matin avec leurs cavalières vers la billetterie pour permettre aux touristes qui ne souhaitent pas faire la montée à pieds vers la citadelle ; ça nous change tellement de Lima.

Jour 8: direction Cuispes (en repassant par Chachapoyas) en téléphérique, combi et moto-taxi. Repos dans un hospedaje nettement moins bien. Le propriétaire n’a pas l’air très honnête et on se retrouve les pieds (et les sacs) dans l’eau au petit matin… En plus c’est plutôt cher pour un confort très relatif et des matelas durs comme des planches. La promenade du lendemain, la plus longue du séjour (près de 5 heures) nous fera passer par une forêt dense que seuls les bruits des oiseaux, les discussions des filles et les cascades perturbent. Le point final de la promenade est la cascade de Yumbilla, une des plus hautes du monde! Pour éviter de repasser une nuit ici oui changeons nos plans (et nous aurons bien raison) et filons vers Moyobamba via un combi et 4h d’une route magnifique à la tombée du jour.

D’ici peu, le récit de la fin du voyage.

A noter que ce voyage a été facilité par le blog extraordinnaire d’une agence de voyage tenue par un couple franco-allemand, Philippe et Martina. Ce sont grâce à leurs nombreux conseils et articles que nous avons organisé notre tour… Merci Phima Voyages!

Voyage dans le Nord (1/3)

Le Chemin des Incas (la boucle classique des touristes qui visitent le Pérou) passe par le sud et l’inévitable Machu Picchu. Pour ces vacances, nous avons décidé de découvrir les sommets de la Cordillère Blanche et de suivre le chemin des Moche (lire Motchés, du IIe au VIIIe siècles environ) et des Chachapoyas (des IXe au XVe siècles environ), loin des touristes qui font sérieusement grimper les prix!

Jour 1: ce 21 juillet est doublement jour de fête: c’est la fête nationale belge et jour de départ en vacances! Pour l’occasion, nous montons tous les sept dans un bus *** avec sièges inclinables à 160°. Nous passerons notre première nuit en bus pour nous retrouver le lendemain matin à Huaraz, au cœur de la Cordillère Blanche.

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Sièges larges, inclinables à 160° et service « Présidentiel » à bord pour cette première nuit en bus. Le trajet de Lima à Huaraz dure huit heures…

Jour 2: à peine arrivés à Huaraz, nous filons vers Caraz pour retrouver un taxi que nous avons privatisé pour la journée et qui nous emmènera à la Laguna Paron, un lac d’altitude d’un bleu turquoise de carte postale au creux des plus hauts sommets péruviens culminants à quelques 6700m d’altitude. La lagune même est à 4200m.

Jour 3: rencontre à Huaraz avec la famille Martin, des belges installés ici depuis une bonne dizaine d’années et que connaissaient Soline (sœur d’Ambroise et son mari Grégoire). Sophie, Louis-Marie et leurs 5 enfants (4 garçons et une fille!) nous accueillent au Trivio, le restaurant qu’ils tiennent au centre-ville et qu’ils fournissent en produits bio et locaux. Un régal, très nettement au-dessus du menu quotidien pour un prix à peine supérieur. Nous visitons ensuite leur projet Semillas de vida (graines de vie), une community-founded school […], educating via movement, art, nature… (une école communautaire éduquant via les mouvements, l’art, la nature,…) un petit coin de paradis sur les hauteurs de la ville où les filles se sont senties tout de suite à l’aise. On terminera la journée par une promenade sur les hauteurs de Huaraz pour admirer la kyrielle de sommets enneigés qui donne son nom à la cordillère.

Jour 4: montée, via un tour (organisé donc) au glacier Pastoruri à 5200m d’altitude. Ce sera le point culminant -au sens premier- du séjour. Une ascension en grande partie en bus, puis à cheval pour les filles avant l’ascension finale à pied. Le glacier recule d’une vingtaine de mètres par an et aura totalement disparu dans 15 ans… L’occasion aussi de découvrir la fameuse Puya Raimondi, une plante extra-ordinaire à plus d’un titre qui ne pousse que dans des conditions très précises et relativement rares. Elle vit entre 40 et 100 ans, a une floraison unique de plusieurs milliers de fleurs (jusqu’à 20000!) puis meurt en relâchant des millions de semences dont la plupart seront perdues. Ah oui, elle peut mesurer jusqu’à 10 mètres de haut! De retour à Huaraz, on embarque pour notre deuxième nuit en bus vers Trujilo. Arrivée prévue à 6h20 le lendemain…

Pour la suite de notre périple:

Et voici le trajet complet du séjour:

Un an plus tard…

Le 8 août, nous célébrions notre premier anniversaire péruvien. Le 13 du même mois l’année dernière, nous découvrions la Costa, à quelques cuadras de chez nous.

Un an plus tard, les cheveux ont poussé… mais pas que!

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Costa Verde – 13 août 2016

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Costa Verde – 13 août 2017

Visite d’Axel!

Juste avant les vacances d’hiver (eh oui, c’est l’hiver ici), Axel a débarqué pour la plus grande joie de ses petites sœurs… Avec lui, nous avons passé 3 jours de mission condensée à Lima… et fait un superbe voyage dans le nord du Pérou (le récit suivra).

Arrivé le lundi soir Axel a entamé son séjour péruvien le mardi matin par une visite à Manchay avec la famille Arreckx, volontaires Fidesco il y a… 11 ans! Vincent a participé au chantier de l’Institut où est implanté le projet Manchay Verde. A l’occasion de leur venue en famille, nous sommes « montés » à Manchay avec Monseigneur et avons reçu une visite V.I.P. des différentes sections de l’Institut au cours de laquelle on a eu droit à de nombreuses dégustations à la section industrie agroalimentaire. L’occasion de découvrir un peu mieux cette haute école dont les élèves nous aident régulièrement lors des événements qu’on organise dans le cadre du projet pour les enfants des collèges de Manchay.

Le lendemain, c’était Las Ollas de la Caridad. Plongée dans le cœur tumultueux de la capitale, découverte de ce projet de solidarité et rencontres avec quelques vendeurs et les fidèles de la Casa Hogar.

Jeudi, visite à Huáycan avec Alberto, l’architecte de Monseigneur. A nouveau, nous sommes bien accueillis par le directeur du collège San Francisco de Asís (petit-frère du collège des filles à Lima) et par la directrice de l’école d’infirmière (encore un projet de Monseigneur Pachi). J’avais été invité à donner mon avis sur la future « salle informatique » de l’école qui permettrait bientôt aux étudiants de n’avoir plus rien à envier à leurs homologues européens… un beau prétexte pour l’accueil qu’on y a reçu!

Le soir nous avons été invités par Monseigneur avec les Arrecks à déguster un délicieux poulet rôti dans une polleria (restaurant dédié au dieu poulet). Nos filles ont pu faire la connaissance d’Inès, Camille, Zélie et Clémence avec lesquelles elles se sont particulièrement bien entendues et ont été tristes de se séparer après une si belle soirée.

Vendredi, dernier jours de cours pour les filles, c’est la fête à l’école de Léonie où elle fait une belle prestation de danse traditionnelle.

Ensuite, youpiiiiiiiiiiie, ce sont les vacances!

 

Un automne à Lima

Certains d’entre-vous recevront très prochainement notre 3e rapport de mission mais voici quelques nouvelles plus familiales.

Le II bimestre a commencé pour les filles à l’école mi-mai (elles auraient du avoir une semaine de vacances mais celle-ci a été annulée afin de récupérer les heures perdues durant la suspension de classe au mois de mars). L’uniforme complet est donc de nouveau de rigueur ; jusque là, le short (mais d’uniforme tout de même) était de mise depuis la rentrée scolaire de mars en raison des températures clémentes.
Les cheveux des filles ont repoussé pour leur plus grande joie (y compris la mienne qui doit faire les queues le matin!)
Nous sommes désormais plus habitués à la manière de faire et de vivre dans ce collège et comme vous l’avez compris, nous sommes vraiment heureux que nos filles puissent poursuivre leur scolarité au Colegio Peruano Chino Juan XXIII même si l’investissement en temps est considérable pour les filles et leurs parents.
A la fin du bimestre précédent, elles ont toutes reçu un bulletin (y compris Léonie qui pour rappel a 3 ans!) qui nous a rendu particulièrement fiers par leurs excellentes appréciations.

Il y a peu nous avons passé la journée sur les ruines de Pachacamac (à une trentaine de km à l’est de Lima). Cet immense sanctuaire était un lieu de pèlerinage (notamment dédié au culte du Dieu du même nom) et a été en partie détruit et pillé par les espagnols. On peut y voir notamment le Temple du Soleil et celui de la Lune. Replongez-vous dans « Le temple du Soleil », Hergé s’en est inspiré.
Le site archéologique est immense et nous n’en avons vu qu’une petite partie, les chicas n’étant pas très en forme ce jour-là (d’ailleurs la visite se fait souvent en voiture ou en bus) mais c’est une visite intéressante et le musée tout neuf à l’entrée du site est très attrayant (les filles ont ainsi pu voir de véritables quipus, cordelettes avec des noeux qui servaient de sytème comptable,  qu’elles ont découvert dans le dessin animé « Les mystérieuses cités d’or »!)
Vous ne verrez malheureusement pas de photos de cette journée, Ambroise s’étant bêtement fait voler son téléphone qui nous sert généralement d’appareil photo dans le bus avant que l’on ait pu transférer les photos.

Il y a 15 jours, nous sommes retournés avec Monseigneur et Elena, sa secrétaire, à Supe dans la Communauté du Cénacle et nous avons pu constater les impressionnantes transformations et améliorations apportées depuis notre première visite il y a 2 mois.
2 vaches et un mouton ont rejoint la communauté et nous avons pu déguster les tout premières tommes de fromage faites maison, les plantations grandissent à vue d’oeil.
Pablo (d’origine espagnole si vous vous souvenez) avait promis une paella à leur prochaine visite. Il s’est donc mis aux fourneaux (enfin au bec de gaz) pour les 60 personnes présentes ce jour-là, une belle découverte culinaire pour quasiment tout le monde.WP_20170527_12_48_58_Pro

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« Que rico! » comme au dit ici

Les filles supportent bien les quelques 6 heures de trajet pour faire l’aller retour jusqu’à cette collectivité en plein désert mais en même temps tout proche de l’océan. Il faut dire que l’idée de retrouver leurs copains-enfants-missionnaires (dont certains sont au même collège que nos filles) mais également le trajet tout confort dans le mini bus du collège (et dans lequel, luxe suprême, nous avons chacun notre propre siège) facilite ces heures de route.

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Bénédicité chanté et dansé

Il y avait ce jour-là un prêtre qui parlait français, comme à chaque fois dans ce cas là, les filles sont toutes heureuses. Garance qui m’a accompagnée voter au consulat était ravie d’entendre parler à nouveau français par d’autres personnes que ses soeurs ou ses parents et elle en a profité pour raconter sa vie à l’assesseur du bureau de vote.
En ce qui concerne la parole, Alix et Garance font toujours de la résistance pour parler en espagnol à leurs professeurs alors qu’elles le font parfaitement avec leurs amis dans la cour de récréation. Je pense que l’on va bientôt être convoqués par la psychologue de l’école… Je me dis que c’est certainement une manière détournée de nous faire comprendre que les gros bouleversements des derniers mois dans leur vie ont été un peu trop conséquents. Ceci dit, ça n’a pas empêché Alix d’apprendre à lire et écrire en espagnol et en français en même temps et Garance qui a profité de leçons de ses soeurs sait également quasiment lire. Et aucune ne va à l’école avec des pieds de plomb.
Léonie quant à elle, apprend les voyelles en espagnol et en anglais.

Ici à Lima, nous avons l’agréable surprise de constater que le soleil n’est pas définitivement caché et l’automne est propice à l’alternance de jours ensoleillés et nuageux. Dès que el sol fait une apparition, la température remonte instantanément et chasse pour quelques heures un peu d’humidité. En revanche, des alertes « grand froid » sont lancées pour le sud du pays, à Puno notamment (bord du lac Titicaca).

Nous sommes maintenant en pleine recherche d’information en vue de nos prochaines vacances au mois de juillet pendant lequel Axel nous rejoindra.
Nous pensions profiter de sa présence pour aller au Macchu Picchu mais c’est la pleine et haute saison touristique et nous n’avons pas tellement envie de ne nous retrouver au milieu de foules de touristes alors nous réfléchissons à un itinéraire alternatif.

Nous sommes toujours heureux d’avoir des nouvelles des uns et des autres et n’oubliez pas que puisque le St Nectaire ne passera pas la barrière douanière, une bonne plaque de chocolat fera parfaitement l’affaire.

A très bientôt.

La familia Nève

 

 

 

 

 

 

 

Le temps file

Un petit point sur les inondations qui ont durement touchées tout le Pérou.
Les pluies dans le nord du pays ont enfin cessé au début du mois d’avril mais beaucoup de routes restent impraticables.
On compte plus de 130 morts et d’énormes dégâts matériels. Des collectes alimentaires mais aussi de produits de toilette/ménage, anti-moustiques et de protection solaire se sont mises en place un peu partout et la solidarité a fonctionné un maximum.
On verra dans les prochains mois comment le pays se reconstruit mais il me semble qu’il faudrait d’abord aux péruviens une aide pour prévenir les épidémies suite aux inondations, en assainissement des eaux, en reconstruction…

La nouvelle année scolaire a débutée le 1er mars et les filles sont désormais des élèves comme tous leurs camarades et non plus des élèves libres comme l’année précédente.

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A peine 15 jours après la rentrée scolaire, par mesure de sécurité contre la montée des eaux, le gouvernement a décidé la fermeture des écoles de Lima pour 15 jours. Mais a aussi signalé qu’il faudrait rattraper les heures perdues ; nous devons donc dire adieu à la semaine de vacances de la mi-mai que nous envisagions avec plaisir…
Nous mesurons encore une fois la chance immense que nous offre Monseigneur Tomasi en prenant en charge la scolarité de nos filles au Colegio Peruano Chino Juan XXIII qui nous plaît par son approche pédagogique et humaine.
Il y a juste cette quantité de travail ramenée à la maison tous les soirs, y compris pour Léonie, qui nous effraie un peu.
Les filles sont maintenant tout à fait à l’aise dans leurs classes, ont de multiples amis et reviennent même avec de bonnes appréciations.
La « Miss » de Léonie nous dit souvent qu’elle chante et parle toute la journée « en su idioma » (en français quoi !) mais refuse de parler en espagnol. En revanche elle comprend absolument tout !
On s’amuse souvent de les entendre maintenant jouer, chanter, réciter une prière ou se parler en espagnol. Elles parlent maintenant beaucoup mieux que nous et elles nous reprennent, voire même se moquent de nous : on s’entend dire « on ne dit pas comme ça » ou bien « mais on dit… »

Ambroise continue les divers projets et a définitivement adopté la formule 2 jours et 1 nuit par semaine à Manchay.

Quant a moi à la Casa, je prépare, avec l’aide d’Ambroise qui nous a crée et installé une superbe base de données de gestion des patients, la transition vers plus de modernité.
On surestime parfois mes capacités en pensant qu’ayant un époux informaticien, je suis moi-même, par extension, une technicienne efficace!
Je m’improvise aussi parfois traductrice anglais-espagnol pour traduire les notices de médicaments en anglais.
Sur un plan plus humain, les grands bonheurs et malheurs se succèdent, les départs et les arrivées s’enchaînent.
Ray un malade dont je vous avais déjà parlé, qui voulait que je lui apprenne le français pour qu’il comprenne des chansons de rap, est mort vendredi à quelques jours de son 28e anniversaire.
Je ne peux m’empêcher de me demander à chaque fois que j’apprend la mort ou la dégradation de l’état d’un malade s’il n’avait pas eu à faire parfois des jours de voyage en bus, avait eu un accès facile et rapide à une médecine plus complète, bref s’il avait été soigné chez nous est-ce qu’il serait encore en vie…
Fidel, un malade, essaye de m’apprendre le Quechua mais c’est vraiment difficile, ça ne ressemble à rien de ce que je connais!

Pour fêter mes 40 ans, Ambroise s’était arrangé avec Alberto, son collègue de bureau (architecte de Monseigneur et qui a 7 enfants) pour trouver une baby-sitter afin de nous concocter une petite soirée en amoureux, la première depuis notre arrivée.WP_20170418_13_45_14_Pro

Peu avant Pâques, nous avons été conviés avec les filles à la messe d’anniversaire des 15 ans d’ordination épiscopale de Monseigneur Tomasi au cours de laquelle nous avons porté les offrandes. Monseigneur ayant vu se préparer nos filles au fond de l’église a tout de suite fait un énorme sourire et des grands signes en leur direction, contrastant un peu avec le recueillement qu’une telle célébration requérait.

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IMG_20170407_083339Nous avons hésité à quitter Lima pour les fêtes de Pâques, le jeudi et vendredi saints (mais pas le lundi de Pâques) étant fériés et puis nous avons finalement décidé de rester tranquillement chez nous.
Nous avons été invités avec Monseigneur (et avons ainsi pu profité d’un trajet dans sa voiture avec l’air conditionné, le luxe suprême!) le jeudi saint à la Casa pour l’office qui s’est déroulé dans le patio puis avons profité d’un délicieux petit buffet.
Ambroise et moi nous nous sommes séparés pour la vigile pascale pour laisser dormir les filles.
Une des choses qui me frappe ici et me satisfait est que les péruviens n’ont pas peur de représenter un Christ souffrant et les visages sont très réalistes.
J’ai toujours trouvé que la mort, la souffrance, la douleur étaient beaucoup trop taboues chez nous. Et d’ailleurs on voit ce qu’il en résulte.

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IMG_20170416_125122Nous sommes arrivés il y a tout juste 9 mois et la vie se poursuit à toute allure.
Désormais bien rodés à nos missions respectives, nous avons pris nos marques dans Lima, cette mégapole de plus de 10 millions d’habitants.
En ce qui me concerne je suis rompue aux (parfois interminables) trajets en bus, sais de quelque côté monter en fonction du trajet et du soleil, n’ai (quasiment) plus de scrupules à payer mon ticket avec une fausse pièce refilée la veille et ne me lasse pas d’écouter les vendeurs de gadgets en tous genres, les artistes (en tous genre également!) mais aussi parfois ceux qui demandent une aide financière ou un petit quelque chose à manger. Ainsi la semaine dernière, j’ai pu recommander la Casa à un homme dont la femme est hospitalisée et qui dort dans la rue avec ses 2 petites filles. Je ne l’ai pas encore vu venir demander de l’aide mais ne désespère pas.
Je prends maintenant systématiquement un livre avec moi et ne suis pas gênée par la lenteur du traffic et je ne m’étonne même plus quand je vois un bus reculer en pleine avenue à l’heure de pointe parce qu’il a raté son embranchement.
Ambroise lui, même s’il écoute des podcasts, peste contre tout ce temps qu’il trouve perdu.

Nous avons reçu la viste de Cynthia et Aldrik de Fombelle, nos correspondants pays avec lesquels nous avons découvert la Communauté de l’Emmanuel de Lima au cours de journée communautaire au Monasterio de la Encarnación, le plus ancien monastère d’Amérique du sud! C’est une communauté ultra jeune de soeurs Augustines contemplatives.

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Puis nous avons passé 2 jours à la Villa Assis, une occasion de nous réunir avec les Perreau, l’autre famille de volontaires qui habite Manchay, pour faire le point sur nos missions respectives et recevoir un petit enseignement.
Nos filles étaient ravies de rater 2 jours d’école pour retrouver Juliette, Melchior, Amédée et Augustine qui tous ensemble n’ont pas manqué de faire 2 ou 3 bêtises.
Les Fombelle nous ont apporté tout un carton de trésors de bouche et nous avons pu nous régaler de galettes bretonnes, de véritable jambon de Paris, de jambon cru, d’un Bâton de Berger que les filles savourent encore mais surtout de vrais et délicieux fromages (Ahhhh le Brillat-Savarin si longtemps espéré!) et de vin français.

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Depuis plusieurs jours déjà, nous sentions que l’humidité était revenue et le matin le brouillard qui recouvre Lima la moitié de l’année, la fameuse guara, a fait sa réapparition et restera jusqu’au mois de octobre-novembre. Nous voici donc presque privés de soleil pour les 6 prochains mois.

J’ai un peu de mal à me dire que vous allez vers l’été alors que nous passons doucement vers l’hiver mais j’apprécie d’avoir eu 2 étés dans la même année !

 

 

Bulletin météo

Ne sachant pas quelles sont les informations qui arrivent jusqu’à vous (le bonbon que François Fillon a piqué à son copain quand il avait 4 ans et le bouclage budgétaire de la Belgique faisant sans doute les unes) voici quelques informations en direct de Lima sur la situation dans tout le pays.

Le phénomène météorologique El Niño (et plus précisément ici le Niño côtier) ; les eaux du Pacifique anormalement chaudes génèrent une forte humidité qui se transforme en d’énormes précipitations alors que les vents en provenance du sud du pays et qui habituellement viennent refroidir les eaux ont perdu de leur puissance) est à l’origine des fortes pluies qui tombent sur le Pérou depuis le mois de décembre.
Les crues des fleuves continuent de frapper la presque totalité du territoire péruvien.

A ce jour, les bilans sont impressionnants : 75 morts, 263 blessés, 20 disparus. 100169 sinistrés, 627048 maisons détruites ou endommagées, plus de 6000 km de route emportées par les glissements de terrain.

Les fortes pluies, provoquant inondations et glissements de terrains affectent plusieurs régions du Pérou (principalement côtières) où l’état d’urgence a été déclaré. La situation continue de se détériorer, la pluie ne cessant de tomber.

Les inondations touchent désormais aussi la capitale et, notamment, le centre historique de Lima où les eaux de six rivières, en temps normal presque asséchées, sont sorties de leurs lits.

Dans les Andes, des gelées et des chutes de neige anormales affectent la population.
A Arequipa, 800 000 personnes n’ont plus accès à l’eau potable. 

Les milliers d’hectares d’agriculture dévastés par les eaux signifient la perte totale des récoltes et donc très certainement la ruine pour les paysans déjà bien endettés.
L’approvisionnement en fruits et légumes dans la capitale commence à devenir problématique et le prix grimpent dangereusement.

Selon les spécialistes, les précipitations devraient durer jusqu’au mois d’avril…
« Le pire phénomène El Niño au Pérou a été celui de l’hiver 1982-1983, lors duquel 9000 personnes avaient péri, victimes notamment des épidémies, avec une chute de 11,6% du PIB du pays. » Espérons que la situation s’améliorera avant d’en arriver à nouveau là.

Toutefois nous constatons avec une joie qui réchauffe le coeur que la solidarité est exemplaire (la Casa Hogar où je travaille et qui ne vit que de dons a, par exemple, distribué de denrées alimentaires) et le Gouvernement très réactif.

A notre petit niveau, nous ne voyons pas vraiment de différence avec les mois précédents, notre commune n’étant pas traversée par un fleuve. Le soleil continue de briller et de chauffer nous avons la chance de n’avoir eu aucune coupure d’électricité et seulement 2 jours sans eau.

Les écoles de Lima sont fermées depuis mercredi dernier et pour une semaine normalement.

Nous sommes donc en totale sécurité mais ce n’est pas le cas de nombreux péruviens. Des initiatives de collecte se mettent en place en France, nous vous tiendrons au courant dès que nous serons assurés de la bonne destination et utilisation de vos dons.

P.S. : petite anecdote pour ceux qui s’intéressent à l’histoire du Pérou : les inondations ont obligé les autorités à transférer Abimael Guzmán, de sa cellule située dans la base navale de Callao (port de Lima), vers une autre prison.

P.S. 2 : j’ai remis les photos qui avaient mystérieusement disparu du précédent article

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15 toxicos dans le désert

Parce que je reçois régulièrement des mails d’une certaine Lucia qui me demande de préparer des lettres légalisées pour les procédures d’immigrations de nombreux jeunes (hommes et femmes), je me disais bien que la Comunidad del Cenaculo devait être assez active et rayonnante.

C’était bien plus que ça.

Initié sur un terrain de Monseigneur (Pachi, notre partenaire local, toujours lui) situé à 3h de route de Lima, le projet que nous avons visité aujourd’hui a démarré après notre arrivée au Pérou! Situé à proximité du site préhistorique de Caral, il se situe dans le désert, mais à cinq kilomètres de l’océan et à quelques dizaines de mètres des terres cultivées. Ils sont une quinzaines (4 péruviens, mais aussi des italiens, tchèques,  slovaques, mexicains, brésiliens et argentins). Tous ont eu un parcours difficile et la majorité sont notamment passés par la drogue et tout ce qui en découle. Ils en sont sortis, la plupart grâce à un prêtre, un parent ou une connaissance qui leur a indiqué l’adresse d’une comunidad dans les parages (il y en a aujourd’hui une soixantaine à travers le monde).

Là, ils se sont vus assigner un ange gardien, un autre jeune de la communauté qui, ayant déjà gagné quelques victoires sur son passé, était prêt à s’en occuper plus particulièrement. Grâce à une belle et forte amitié fraternelle ainsi qu’à une vie exigeante de travail et de prière avec notamment un lever à 6h du matin et 3 rosaires par jour, ils ont pu s’en sortir.

Et ceux qu’on a vus aujourd’hui, s’ils sont bel et bien sortis de la drogue, ils ne veulent plus quitter la communauté. A vrai dire, ils m’ont un peu mis une claque: ce sont de grands gaillards, beaux et forts, joyeux et serviables comme peu, témoignant d’une foi réelle en un Dieu qui les a (vraiment) sauvés et qui les accompagne au quotidien. A leur tour, reconnaissant pour ce qu’ils ont reçus, ils veulent donner et vivent donc ensemble, accueillant de nouveaux venus dans leur petite communauté qui grandit et s’embellit chaque jour grâce à leur travail, autre source de satisfaction personnelle.

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Participation au rosaire du milieu du jour, en promenande.

Ils sont aussi extraordinairement lucides sur leur passé et en parlent très ouvertement et facilement. On sent qu’ils reviennent de loin. L’un veut même devenir prêtre. Un autre me racontait:

Quand j’ai revu ma famille pour la première fois après un an (six mois de drogue et six mois de communauté), je craignais qu’ils m’en veuillent terriblement pour toutes les conneries que j’avais faites. La première chose que ma maman m’a dite: je te pardonne tout. Soulagement!

Ils vivent de dons et de la Providence… et à première vue, ça marche plutôt bien. Ils le rendent bien aussi: leurs témoignages et la découverte de cette communauté a été, pour nous aussi, un beau cadeau. Certains, dont l’un qui est déjà papa, nous ont affirmé que ça leur faisait du bien de voir des familles catholiques avec « plein d’enfants » parce que « c’est ce qu’on veut nous aussi ». Histoires à suivre.

Et en parlant de familles avec plein d’enfants, les filles ont fait pendant ce temps-là la connaissance des… huit enfants d’une autre famille (dont certains sont au même collège que nos filles), espagnole, de Misioneros catolicos (c’est écrit en grand sur leur énorme camionnette américaine) qui appartient au Chemin Néocatéchuménal. Ensemble, ils n’ont pas pu résister à faire quelques blagues aux jeunes: étalage de dentifrice et de chewing-gum dans les chambres, arrosages de fauteuils etc. Quand il a entendu ça, Monseigneur a bien ri!

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Le bus de Pablo, Noemí et leurs huit enfants. Misioneros catolicos approved!

Tout cela valait bien six heures de route et un titre un tantinet aguicheur.

Pour plus d’informations: